Le ruissellement de Nutella

Alors que la loi alimentation entre en vigueur nous voici devant un beau paradoxe. Cette loi n'a adoptée l'unanimité ni chez les agriculteurs, ni chez la distribution ni chez les consommateurs.

Et pourtant elle est là, le déversement de pastis et l'écoulement de camembert président tel une corne d'abondance prête à nous offrir les espoirs d'une agriculture française boostée.

Une loi imposant une marge sur 1200 produits de marques et limitant leurs promotions a 34% en voilà une belle invention Shadokienne.

Sachant que ces produits de marques sont soit faits de produits non réalisable en France, soit mettant en avant leurs provenances de France sur des produits transformés, ils ne sont en aucun cas en concurrence avec les produits directs d'exploitation comme les maraîchers ou la filiale viande et lait.

On pourrait se demander à qui profite le crime je vous laisse le soin de chercher (Tout Va Augmenter) mais penchons-nous plus sur le fond du problème.

 

Pourquoi l'agriculture peine à se développer ?

Dans les années 60 un agriculteur français nourrissait 15 personnes en 2008 on passe à 60 personnes. Et ce n'est pas finis leur métier va beaucoup changer comme beaucoup d’autre (la révolution numérique est en marche). Il y aura besoin de moins d'homme sur les champs ou auprès des animaux car ils seront plus performant.

Il faut une agriculture qui sache s'adapter, s'automatiser et permette l'erreur.

Pourquoi faut il le faire? Parce que si  on avait pris le raisonnement en 1900 de ne pas utiliser les tracteur on serait actuellement 1 français sur 4 dans les champs avec une faux.

Allez au boulot !

 

On s'émerveille que des produits comme les voitures soient fabriqué toutes les minutes, mais on s'offusque lorsqu'un agriculteur regroupe beaucoup de vaches.

Le bien être animal, la protection de l'environnement naturel, la non pollution des sols sont des critères moraux importants mais vouloir l'imposer aux agriculteurs français tout en permettant l'import d'agriculture d'autres pays n'ayant aucunes de ces contraintes c'est juste ridicule.

L'agriculture française s'est tout de même grandement améliorer depuis les années 90 utilisant le GPS et rationalisant les espaces passant de 1 million d'exploitation en 1988 à 451 606 en 2015.

Mais est ce suffisant? Nous étions 6eme en Europe en 2013 sur la taille d'exploitation d'agricole. On peut continuer à regrouper, moderniser et automatiser sans forcément détruire l'environnement.



Elle est toujours la première production européenne en 2016, et couvrait 70% de nos besoins en 2015. Nous possédons également  la plus grande surface agricole en Europe


Diantre mais alors que se passe t'il? Ces chiffres cachent une autre vérité l'agriculture est sous perfusions.


Beaucoup d'exploitations sont non rentables et reste en état de mort cérébral grâce aux aides. Leur donnant le juste de nécessaire pour survivre.


En 2015 l’excédant était de 6,1 milliards d'euros mais les aides était de 9 milliards.
En 2016 on estimait a 60% des exploitations n'aurait pu verser un salaire sans les aides, et 25% aurait été tout simplement coulée.


On est dans des situations ubuesques ou les agriculteurs vendent à perte total mais grâce aux aides on recommence de plus belle. On produit pour produire sans se poser la question fondamentale est ce nécessaire ou vendable?

Ces aides s'accompagnent d'un contrôle étatique des terres. Organisme appelé SAFER les terres et exploitations sont repartis de façons corporatiste et clientéliste et non sur la liberté d'entreprendre. Le droit de préemption nous rappelle la bonne gestion a la française des Taxis par exemple. Sans compter le cout exorbitant de cet organisme au point d'être épinglé par la cour des comptes en 2014  

Pourquoi la distribution marge et négocie en force ?

Un pot de Nutella est on ne peut plus facile à vendre que de la viande qui demande une chaine de froid, devenant périssable rapidement, nécessitant une découpe et des normes de santé a appliquer

Les marges en réalité de reventes n'ont pas évolué tant que cela. Libre a la chaine de magasin de gérer sa marge de revente, elle se situe entre 22 a 33%. En soustrayant les frais le bénéfice passe a 1,3%

Toujours trop selon le ministre de l'agriculture accusant la distribution de trop marger.

Pour la négociation des prix, la distribution a été boostée par notre économie depuis bien des années, les petites boutiques sont devenues de grands magasins et de grands groupe. L'agriculture elle, elle n'a  pas assez évolué faute de liberté, elle paye le prix.

Les négociations sont annuelles d'un coté 4 acheteurs de l’autre 570.000 agriculteurs, 2.800 coopératives agricoles et 40.000 PME de l’agroalimentaire.

La négociation est un jeu de position, Apple l’a bien compris quand Samsung lui avait fait remarquer que si elle embêtait encore ses écrans pourraient avoir du retard …

Et là se retrouve le problème de nos multiples exploitations zombies qui ne peuvent se fédérer. Condamner a vendre en prenant en compte la valeur des aides et non la rentabilité propre de leur exploitation.

Le métier de l'agriculture doit évoluer y compris dans la manière de se vendre.

Mais à qui la faute on ne peut blâmer aux distributeurs d'avoir su se rationaliser et de se moderniser. Cette position des centrales achats peut paraitre malsaine mais rappelez vous du temps ou vous achetiez vos CD de musique et la part risible qui était versé a l'auteur. Le problème était le même quelques maisons de disques jouaient le rôle de goulot d’étranglement et fermaient le marché.

Mais ils n'avaient pas vu venir la révolution numérique et le MP3 a balayé tout ceci. Pourquoi prendre cet exemple? Et bien peut être est ce aussi une voie de sortie pour cette problématique de vente. Si un entrepreneur se lançait dans une application de type UBER EAT ou Deliveroo pour les maraichers par exemple en permettant de court-circuiter ces centrales d'achats par exemple. 

Pourquoi les consommateurs n'achètent pas de produits d'agriculture française ?

Plaçons nous du coté que l'on maitrise le mieux notre porte monnaie de tous les jours. Dernières étapes ultimes avant que les carottes soient cuites les consommateurs doivent l'acheter. Qu'elle est notre responsabilité dans tout ceci?

• Le produit étranger est moins cher.

Et pourtant nous achetons bien des produits de marque plus cher, il faut booster l'image des produits français, éducation, démonstration, dégustation. Il faut donner l'envie d'acheter et non forcer.

Ancrer l'amour de la terre et la qualité gustative qui fait partie de notre patrimoine historique.

La relation doit être donnant donnant des produits frais et bon produit non loin de chez soi mérite rétribution.

 

• Le produit n'est pas présent ou difficile à acquérir

Le consommateur doit jouer son rôle, il doit demander à son magasin pourquoi les pommes du cultivateur proche de chez lui ne sont pas proposées, ou alors il doit chercher ailleurs. On doit signaler clairement la distance parcourue du produit gageant la qualité et l'impact environnementale.

Un produit BIO qui fait le tour de la planète aurait alors une tout autre signification.

• Je ne connais pas le produit

Combien de gens ne prennent pas de légumes ou viandes car ils ne savent pas les cuisiner (y compris moi) ni même comment cela se mange. Cela devrait être enseigné tout simplement.

Apprendre la saisonnalité des légumes par exemple pour promouvoir la panoplie complète que peut offrir notre terroir locale. Ainsi éviter d'acheter en toute saison les mêmes fruits et légumes venant des 4 coins de la planète. On se targue d'avoir la meilleure cuisine du monde enseignons là alors :)

Et le Nutella dans tout ça?

Bien-sur la filiale est complexe et la traiter de façon général et non pas par secteurs masquent encore d'autres problématiques.


Il me reste alors une dernier pensée aux États Généraux de l'Alimentation qui ont répondu a toutes ces problématiques par une augmentation des produits d'appels dont le Nutella.

Une chose amusante j'ai pu trouvé facilement beaucoup de chiffres mais aucun sur le cout des EGA et donc combien les français ont payé cette fumisterie. Sachant qu'ils ont duré 6 mois au travers  de 4 ateliers nationaux, ayant réuni 700 participants et 74 événements territoriaux cela me laisse rêveur.

En tout cas je vous souhaite un bon ruissellement,